Merci les filles. Je n'ai aucun talent particulier je laisse mon coeur et mes tripes guider mon stylo et ça va tout seul. Essayez je suis certaine que tout un chacun est capable d'écrire.
Un petit bout de plus ... suite et Fin ... bonne lecture
(...) Et mes jambes dans tout ça ? Au bout de 2 heures, toujours aucune sensation ... 2 heures 30 toujours rien ... 3 heures rien ... je commençais à avoir un peu la trouille “et si l’anesthésiste avait râté son coup ?”. Ouf, je commence a pouvoir contracter les muscles d’une des deux jambes, puis de la seconde, puis à bouger les orteils, ça rassure. Les amours de ma vie sont de retour ... qu’est ce qu’elle est belle ... elle est si petite dans les grands bras protecteurs de son père ... il est si fier ce papa ... il a encore les yeux qui brillent ... il l’a tient tout contre lui, l’a regarde avec tant d’amour ... nous fondons encore en larmes ... Nous sommes une famille, nous en avions si souvent rêvé, que c’est bon d’être 3. De retour dans ma chambre réunis rien que nous 3 et ... les larmes bien sûr ! On a fait en sorte de n’avoir aucune visite, cet après-midi est le notre, le lendemain matin sera le notre. Je souhaitais profondément allaiter ma fille, il fallait qu’elle apprenne à téter le sein. Hélas au bout de quatre tractions, Emilie était épuisée et ne parvenait pas à s’alimenter correctement. Toute l’après-midi, toute la nuit et cette petite fille était si affamée qu’elle criait sans arrêt. Une femme de l’équipe de nuit m’expliquait que téter le sein était difficile pour un bébé le temps que les mamelons se fassent et comme j’avais une poitrine musclée c’était encore plus dur. Ben oui entre le sport et mon métier qui est très physique je suis musclée du haut ! Elle essayait de téter, je l’aidais de mon mieux, je pressais mes seins afin que le fameux liquide arrive dans sa bouche sans effort, les puéricultrices me soutenaient au mieux, en vain. Le lendemain matin à l’arrivée de papa j’ai fondue en larmes, je ne supportais pas de voir ce petit bouchon avoir faim et être dans l’incapacité à l’aider plus que ça. Je me disais “si j’avais les seins qui pendent peut-être celà aurait mieux été”. L’image de mon bébé affamé m’était difficile a vivre. On décide de demander un biberon pour voir ce qu’il en était et surtout faire en sorte qu’Emilie ait quelque chose dans l’estomac. Il a fallut arrêter cette tétée en cours sinon elle aurait engloutie la totalité de ce bibi, une quantité bien trop importante pour un estomac de son âge. Puis elle s’est endormie, sereine, détendue, enfin elle ne pleurait plus en cherchant à manger. Nous avons donc pris la décision d’arrêter de faire de l’acharnement et de passer au biberon. L’allaiter me tenait tellement à coeur, j’ai eu beaucoup de mal a accepter cet échec, j’ai culpabilisé et avec le recul je pense que cette décision était la bonne. Les jours suivants, des visites, des visites et des visites ... C’est bien de partager cette naissance et en parallèle on se demande : où étaient tous ces gens quand ça n’allait pas? Où étaient-ils quand on sombrait tout deux ? Ces gens qui avaient toujours les mots qu’il faut : “Tu as grossit” alors que ça n’était que les méfaits de la bouteille qui tue à petit feu, ou encore “Tu as maigrit, tu vas perdre un os” alors que la depression était en train de me dévorer.Ou encore : “Ah c’était ce jour là votre rendez-vous, j’avais oublié”, c’est ballot ! ceux qui n'avaient pas le cran d’affronter ce qui les mets mal à l’aise et préféraient ignorer, oublier ... où étaient-ils toutes ces années ? où étaient-ils il y a un an ? Ils sont si présents, si inquiets aujourd’hui, c’est très drôle ... qu’ils restent dans leur case, on a besoin d’aucun conseil et tout va bien pour nous. qu’ils nous laissent un peu d’air. On prend sur nous, c’est étouffant ... Si celà ne cesse pas, combien de temps allons nous tenir ?
Maintenant Emilie reprends du poids, elle est en bonne santé, tète bien, on pourrait rentrer. J’ai un peu de mal à passer de la position debout à assise et vise versa mais je suis super bien dans mes baskets. En fait, ils veulent me garder à cause des agrafes mais je négocie et on obtient l’autorisation de partir, mon medecin traitant enlèvera les agrafes le jour voulu. Quelle joie on rentre à 3 à la maison, on en avait si souvent rêvé. Encore une semaine de visites, mais ce sont des gens extraordinaires qui viennent maintenant, des gens qui on tout partager, des gens qui on tendue l’épaule pour qu’on puisse y pleurer, des gens qui posaient les questions sans peur ... bref des personnes qui auront à jamais toute notre reconnaissance. Seul ombre au tableau la cousine/soeur de papa et son mari qui hélas n’ont pu être là à cause du boulot mais la pensée et les sentiments restent si intenses même à des kilomètres. Bientôt ils vont venir, il nous tarde ce moment, on va encore pleurer c’est certain ... que du bonheur de toute façon.
Depuis que nous sommes rentrés, nous n’avons pas eu un moment à nous 3, sous notre toit ... j’en ai tellement besoin. Papa a repris le travail, à ma grande joie je suis avec Emilie tout les jours mais j’ai un manque. J’ai besoin de ma famille, j’ai besoin d’être 3 en vrai. Un petit coup de blues, le retour, les repères à prendre, une vie à réorganiser et aucun moment à nous seuls ... Il me faut un moment rien qu’à nous dans notre maison pour atterrir et réaliser que tout est bien réel, et faire le plein d’amour d’un papa, d’une maman et de leur petite fille tant attendue ...
Ce vendredi 16 novembre 2007 restera à jamais le plus beau jour de ma vie, le plus beau jour de notre vie ... J’ ai donné la vie à Emilie et Emilie nous a donné la vie